Les hommes (à part les chefs qui portent le chapeau) ne s’habillent plus traditionnellement, par contre les femmes continuent a perpétuer la tradition avec leur blouse colorée ornée des fameux molas, le sabouret, autour de la taille, leurs poignets et chevilles parés de colliers de perles formant des dessins géométriques (Uinnis), leurs boucles d’oreille et de nez et leur étoffe élégante sur la tête (muswe).
Les molas Gunas –exposés dans les galeries d’art indiens du monde entier – font partie de la tradition Guna mais constituent aussi une réelle source de revenus de nos jours: très appréciés des collectionneurs et des quelques touristes, ils font maintenant partie de l’économie locale.
Les plus anciens écrits (1514) font part de l’attention toute particulière a laquelle la femme Guna soignait son apparence: vêtements, bijoux, maquillage, etc. Le Mola date au moins de l’époque Victorienne. Les motifs représentent de belles formes géométriques ou bien des scènes de la vie quotidienne. Les animaux marins mais aussi ceux de la forêt sont représentés souvent de manière artistique forte élégante.
Quand l’homme du nord de l’Amérique (appelé Mergui) vint aux San Blas pour y collecter du sable pour la construction du Canal Interocéanique (vers 1900), les premiers motifs de la vie moderne apparurent: des bandes dessinées en passant par les grands avions dans le ciel ou, de nos jours, les spationautes… tout est source d’inspiration pour les femmes toujours a l’affût – avec leur crayon de bois – pour calquer à la sauvette une scène qui les séduit. Il s’agit la d’un phénomène d’acculturation interessant.
Comment un Mola est-il-fait?
C’est une technique d’appliqué-inverse: superposition de 3 à 5 couches de tissus de différentes couleurs, la mise en réserve de certains éléments du motif fait apparaître les couleurs inférieures, le tout finement cousu (la finesse et la régularité des points est un signe de qualité, certains molas demandent des mois de travail).
L’aspect général est aussi très important: pour apprécier un Mola il faut le voir d’une distance de 2 mètres à peu près et apprécie le balancé des couleurs. La taille du Mola est celle qu’il prend sur la blouse de la femme Guna, le Mola “touriste” est plus grand et souvent de qualité inférieure voire de tissus juxtaposés seulement. Le Mola traditionnel prend 2 à 9 mois de travail, l’autre quelques semaines voire quelques jours.
Seules les femmes cousent les molas même très âgées. Il est courant de voir les anciennes (les “mous”) donner des conseils aux plus jeunes: cet art se transmet oralement comme la culture Guna en général. Il est incontestable que les plus beaux molas sont cousus par les “omegit” c’est-à-dire les hommes-femmes. Votre capitaine ou votre hôtesse vous fera rencontrer certainement Venancio de MormaGedup ou Liza de Morbedup.
Sur demande, nous pouvons vous faire parvenir le guide de la culture Guna – en français – écrit par M. Lecumberry (10 euros, frais de port inclus).
En savoir plus sur l’organisation de la vie des indiens Gunas?